Randonnée hivernale : pièges à éviter pour prévenir au lieu de guérir

Crédit Photo: Jonathan Marcotte
Le guide adélois Emmanuel Daigle en connait un rayon sur la randonnée hivernale. Celui qui a guidé des dizaines d’expéditions de haute altitude au Népal est aussi un amoureux de l’hiver québécois et de ses sommets enneigés, certes plus modestes que la chaîne himalayenne, mais si majestueux tout de blanc vêtus.

Ce grand sportif qui a récemment terminé le plan cadre de la randonnée hivernale pour l’organisme Rando Québec, afin de bien former les pratiquants, nous partage ici quelques astuces pour une sortie sécuritaire et agréable. La grande question: quelles sont les trois erreurs les plus fréquentes chez les amateurs de plein air qui s’aventurent dans une randonnée hivernale?

Sous-estimer le temps nécessaire pour une rando l’hiver.

En hiver, le temps nécessaire pour faire une rando que vous faites normalement en été n’est pas du tout le même. La neige (autant la quantité que la qualité), le moyen de déplacement (raquettes, crampons de marche, ski hors-piste), la météo (vent, tempête de neige, etc.) peuvent influencer grandement le temps nécessaire pour compléter votre parcours. Il est donc important de bien planifier sa sortie, notamment: étudier la carte et connaître le dénivelé et les conditions, repérer les refuges, se vêtir adéquatement (multicouche et vêtements chauds en extra), partir tôt et aviser des proches de votre plan.

Oublier les essentiels pour les situations d’urgence en pensant que tout va bien aller.

La pensée magique a coûté le vie à trop de gens et a mené à trop de situations catastrophes qui auraient pu être facilement évitées! Ayez avec vous une lampe frontale avec des batteries que vous garderez dans votre manteau au chaud, une couverture d’urgence, un thermos avec une boisson chaude (ex.: un bon chocolat chaud), un moyen de communication (ex.: téléphone cellulaire ou satellite selon les endroits). Pour les plus longues randonnées, un réchaud et une gamelle afin de pouvoir faire fondre la neige et vous hydrater adéquatement. En passant, l’hydratation régulière est une des clés pour ne pas avoir froid l’hiver, car l’eau est un thermorégulateur pour votre corps.

Ne pas avoir les connaissances pour prévenir et/ou réagir en cas d’hypothermie et de gelures.

La gestion du froid est un art et le plus important c’est nos connaissances. Suivez un cours de secourisme en régions isolées (ex.: la compagnie adéloise SIRIUSMEDx est spécialisée dans ce genre de formation). Vous apprendrez comment gérer les situations d’urgence en régions isolées et vous pourrez ainsi prévenir au lieu de vous dire: « j’aurais donc dû ».

Astuce

Si vous en êtes à vos premières armes en termes de randonnée hivernale ou si vous voulez apprendre à devenir un vrai pro, n’hésitez pas à engager un guide professionnel certifié par Rando Québec et/ou l’association canadienne des guides de montagne (ACMG).

Crédit Photo: Sandra Mathieu

Emmanuel Daigle, en bref

Guide de trek en haute altitude, certifié par l’association des guides de montagne canadiens (ACMG), instructeur en premiers soins, formateur, conférencier, chroniqueur et testeur d’équipement spécialisé, Emmanuel Daigle est l’auteur de deux ouvrages spécialisés sur la préparation d’une aventure en haute altitude et il a écrit plus d’une centaine d’articles dans des magazines spécialisés. Il donne régulièrement des conférences aux professionnels de la santé sur la gestion de la santé en altitude. Il a également créé l’Académie Haute Montagne, une plateforme de formation sur le Web spécialisé en plein air et montagne, la seule du genre en français. Que vous vous prépariez pour un trek en Himalaya ou tout simplement pour vous acheter une paire de bottes de randonnée, tout y est.

emmanueldaigle.com/

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