Chasse et pêche

La gélinotte huppée : une chasse dynamique et accessible pour tous

On surnomme cet oiseau « perdrix » et sa chasse fait partie de nos plus anciennes traditions. Or pour se régaler de sa chair, il faut connaître qui elle est.

La vie de Bonasa umbellus 

La gélinotte se retrouve dans nos diverses régions touristiques et elle a fait son apparition il y a des millions d’années. Le nom latin de cet oiseau à peine plus gros qu’un pigeon est Bonasa umbellus ce qui désigne à juste titre « bon lorsque rôti ». La gélinotte vit en général une année ou deux et, au printemps, la femelle confectionnera son nid au sol. Elle pondra entre huit à quatorze œufs qui vont éclore dans les premiers jours de juin. En grandissant, les jeunes perdrix vont élire domicile assez proche de leur lieu de naissance, soit dans un rayon ne dépassant pas 6,4 km. 

 

Vivre et survivre!    

La gélinotte consomme des bourgeons d’arbres en abondance, des feuilles tendres, du trèfle en bordure des routes forestières, ainsi qu’une grande quantité d’insectes et de petits fruits. Dans mes stratégies de chasse, je recherche donc des habitats qui offrent ça. Les bordures des ruisseaux sont à considérer ainsi que les forêts d’aulnes, de trembles et de bouleaux. Je prélève davantage de gélinottes aux endroits présentant un sol riche situé sous diverses strates d’âges de forêts. Elle évite donc les milieux ouverts car les divers couverts forestiers lui permettent d’échapper aux nombreux canidés (renards, coyotes, loups) et mustélidés (hermines, martes, pékans) qui l’ont constamment à l’œil. Les chouettes, les grands ducs et les buses en capturent régulièrement et c’est l’Autour des palombes qui est de loin le plus grand spécialiste ailé de la prédation à son endroit.      

Stratégies de chasse 

J’adore chasser la gélinotte en vélo de montagne et ce moyen de transport silencieux est efficace pour couvrir du terrain. La clé du succès repose sur l’art de regarder et d’ajuster sa vitesse en fonction de la qualité de l’habitat. La chasse en duo procure aussi de beaux tableaux de chasse. La stratégie est d’avoir un premier chasseur qui marchera dans un sentier pendant que le second marchera en parallèle à une cadence similaire à celle de son collègue. Il ne faut pas aller trop vite et, quand la forêt est plus dense, la distance séparant les deux chasseurs devraient être d’environ à 50 à 65 mètres. Sans crier, il est possible de se parler entre chasseurs car les gélinottes ne sont pas trop dérangées par des voix humaines normales. En se déplaçant, il faut savoir observer partout, soit en direction du sol et des arbres. On dira d’un bon chasseur qu’il a l’œil et certains ont ça instinctivement alors que d’autres développeront ce réflexe. Faire envoler une gélinotte est commun et ce n’est pas négatif en soi. À ce moment-là, il faut aller vers elle et en moyenne elle ne franchira pas plus de 100 verges. Quand le couvert forestier est dense, elle choisit parfois le premier arbre venu. Avec cette chasse, il y a donc aussi des coups de chance comme de voir soudainement trois ou quatre gélinottes se pavanant ensemble droit devant vous et à portée de tir. Retenez que vers la fin de la journée toutes les gélinottes se percheront aux arbres car c’est là qu’elles dormiront. Il s’agit d’un moment très opportun pour en apercevoir.     

 

Équipement et lieux de prédilection 

La chasse à la gélinotte ne nécessite que très peu d’achats sinon que des vêtements confortables et des bonnes bottes de marche. J’utilise un fusil peu pesant de calibre 20 avec une grosseur de plomb de taille 6 ou 7 mais un calibre 12 ou même un 410 feront très bien l’affaire.  

Cette chasse attire plusieurs couples et des petites familles s’y adonnent régulièrement. Les réseaux des pourvoyeurs répartis partout en province offrent plusieurs types de forfaits avec ou sans hébergement. Il est aussi possible de demander des autorisations pour aller sur des terres privées ou de prendre des droits d’accès dans une de nos nombreuses ZEC (zones d’exploitations contrôlées) ou réserves fauniques. Les mois d’octobre et de novembre sont très favorables mais cette chasse prend fin le 15 janvier 2025. La gélinotte est un oiseau exceptionnel et comme j’aime connaître la traçabilité de ce que je mange, j’aime bien l’idée de faire mon « épicerie bio » en bougeant directement au cœur du terroir forestier de nos belles régions sauvages.  

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