L’omble de fontaine, qui est-elle?
Son nom latin est Salvelinus fontinalis, ce qui désigne l’omble de fontaine soit le vrai nom de nos truites mouchetées. Il s’agit d’une espèce souche du Québec et son aire de répartition est très vaste en incluant des secteurs plus nordiques comme dans la péninsule d’Ungava. La truite mouchetée s’adapte bien à la « nordicité » et elle affectionne surtout des températures inférieures à 20 degrés Celsius. Les plans d’eau du Québec regorgent de truites dites sauvages ou sous l’appellation indigènes. Cependant il existe plusieurs piscicultures d’élevages qui procèdent à des ensemencements. Cette espèce vigoureuse et combative est fort appréciée tant comme défi de pêche que dans l’assiette, mais que devons savoir pour en capturer?
Dans la tête d’une truite
Une truite mouchetée mange abondamment et quand on apprend sur elle, on comprend vite qu’elle consomme tous les organismes qui ne sont pas trop grands pour la taille de sa bouche. Son besoin de nourriture fait en sorte qu’elle peut consommer en une semaine une quantité de petits poissons (ménés) égale à 50 % de son poids. Elle consomme des insectes, des sangsues, des vers, des œufs et même des souris. On a déjà trouvé une couleuvre dans l’estomac de l’une d’elles ainsi que des écureuils. Le record de poids pour une truite mouchetée s’élève à 14,5 livres, voilà pourquoi un écureuil qui nage en surface peut être une proie pour elle.
Connaître son régime alimentaire est important car ça nous oriente stratégiquement sur le type de leurres de pêche qu’il faut se procurer. Après en avoir capturé une, je fouille justement dans son estomac pour découvrir ce qu’elle a dévoré et j’adapte mes approches en fonction des trouvailles du jour. Comme la truite affectionne l’eau fraîche nous la retrouvons mieux répartie dans diverses strates de profondeurs au printemps après la fonte des glaces. Puis en juillet et en août quand les lacs se réchauffent elle descend à des profondeurs de 15 à 27 pieds. J’affectionne les endroits sur un lac où j’observe un ruisseau qui se déverse dans une baie. J’obtiens souvent de bons résultats sur des pointes et proche d’îlots rocheux où la truite trouvera naturellement davantage de petites proies comestibles.
L’équipement requis
Pour bien ferrer des truites, les marchands spécialisés recommanderont en général l’achat d’une canne dite à action rapide d’une longueur variant autour de six pieds. Personnellement j’aime bien ma canne de cinq pieds et six pouces pour vivre entièrement l’effet du combat. En terme du steamer de moulinet, les modèles de lancer léger dans la catégorie 2 500 à 3 500 sont une bonne référence pour la quantité de fil de pêche que le pêcheur pourra y installer afin de compléter des lancers efficaces et fluides. J’utilise un fil de pêche assez fin affichant huit LB test de résistance car rare seront les truites qui dépasseront le poids de trois ou quatre livres.
En ce qui concerne les leurres à se procurer, il faut savoir mélanger les leurres dits de surface et ceux de profondeur. Tout bon pêcheur de truites devra avoir dans son coffre des cuillères ondulantes qui agiront comme attractif avec un vers, une mouche et même un poisson nageur présenté plus loin à une distance variant entre 24 à 48 pouces. Les micro-jigs (Atomic Teaser) engendrent souvent de belles surprises notamment avec les truites ensemencées et je capture annuellement de grosses truites indigènes à l’aide d’un simple poisson nageur. Pour la pêche à la mouche j’aime bien une mouche noyée ou streamer et j’obtiens des résultats étonnants avec la Wooly Bugger de couleur noire ou olive.
Enfin pour favoriser la relève, la province propose annuellement la Fête de la pêche qui se déroule tous les vendredis, samedis et dimanches qui suivent le premier jeudi du mois de juin. Lors de cet évènement tous les résidents du Québec peuvent pêcher sans acheter de permis et c’est la truite qui demeure le poisson vedette.
Depuis plus de 20 ans, Michel Therrien est guide, auteur et conférencier spécialisé en chasse et pêche. Depuis quelques années, il se plaît à la réalisation de vidéo et de capsules à caractère éducatif. Ses préoccupations premières : le respect de l’environnement et des bêtes, mais également l’importance d’éduquer les gens, qu’ils soient chasseurs ou pêcheurs, sur le rôle des activités de prélèvement et sur l’art de bien les faire! Michel a fondé l’équipe Chasse Québec, qui se spécialise dans la production vidéo, la formation et le guidage. www.micheltherrien.com