Un goût de forêt : des savoirs ancestraux à portée de tous!

La survie en forêt peut sembler extrême et complexe pour certains, mais comme pour toute nouvelle activité, il faut commencer quelque part pour briser la glace et quitter le stade néophyte! Pour ma part, j’ai choisi une randonnée éducative avec Laurence Burton, fondatrice de la jeune entreprise Un goût de forêt pour m’initier aux plantes comestibles et médicinales, ainsi qu’à quelques principes de survie en montagne.

La survie en forêt peut sembler extrême et complexe pour certains, mais comme pour toute nouvelle activité, il faut commencer quelque part pour briser la glace et quitter le stade néophyte! Pour ma part, j’ai choisi une randonnée éducative avec Laurence Burton, fondatrice de la jeune entreprise Un goût de forêt pour m’initier aux plantes comestibles et médicinales, ainsi qu’à quelques principes de survie en montagne.

Comment manger, s’hydrater, se soigner et faire un feu avec ce que la nature nous offre, voilà ce que Laurence propose dans cet atelier accessible à tous les amoureux du plein air et qui se déroule une fois par mois à la Montagne d’Argent à La Conception.

D’entrée de jeu, cette avocate en droit du travail autochtone concède en toute humilité qu’elle a encore beaucoup à apprendre malgré l’impressionnante liste de formations de survie en nature et de cueillette sauvage qu’elle cumule depuis six ans. On réalise en quelques minutes que sa passion est contagieuse et que sa curiosité est sans limite!

« Cueillir sa propre nourriture en forêt, à long terme, ça peut nous permettre de retrouver une autosuffisance et une alimentation locale, mais encore faut-il qu’on apprenne comment bien le faire pour que la ressource se régénère et que la pratique de la cueillette soit durable », explique Laurence qui poursuit actuellement ses études en herboristerie au sein de l’Académie Herboliste du Québec.

Nouveau regard sur la forêt

Le petit groupe de 10 facilite la distanciation dans le sentier et permet d’offrir des explications plus personnalisées au cours des trois heures que l’on passera ensemble. Avant de commencer la randonnée, chaque participant se présente de façon ludique et exprime ses attentes envers la journée. Tout au long de la marche, des jeux interactifs en sous-groupes permettent de briser la glace et d’explorer la nature avec des yeux neufs.

Notre programme est chargé et on pourrait littéralement y passer des jours : outils indispensables à mettre dans le sac à dos, principes de cueillette responsable, précautions à suivre et comment laisser une trace positive en forêt, principales plantes comestibles, plantes utiles pour partir un feu, et pour se soigner (traitement des coupures, brûlures, piqûres, infections diverses), plantes toxiques, etc.

En cours de route, on cueille des plantes en petite quantité, aux seules fins de les goûter. On a de la chance, aujourd’hui, pas besoin de les nettoyer, il a plu toute la nuit.

Ainsi, nous connaissons maintenant les nombreuses vertus de toutes les parties du bouleau blanc et du sapin baumier qui sont d’excellents alliés au niveau de l’hydratation, de certaines blessures et douleurs et bien sûr pour partir un feu et construire un abri. Nous savons dorénavant reconnaître, apprécier le goût et optimiser la consommation de la trille, l’impatiente du cap, le plantain, l’oxalide, la bardane, la tusilage, la brunelle, la salsepareille, l’asclépiade, la crintonie boréale et certains lichens.

Gardiens de la forêt

On quitte l’atelier avec la tête remplie de nouvelles connaissances, mais surtout avec une curiosité décuplée, un nouveau regard sur la forêt et une plus grande confiance et autonomie pour les futures randonnées! Laurence nous mentionne d’ailleurs que nous sommes désormais des gardiens de ces précieux savoirs ancestraux!

L’achat d’un guide d’identification reste sans conteste primordial pour aller plus loin et être plus confiant de nos trouvailles. Des applications tel que PlantNet peuvent également compléter l’information tout comme certaines communautés Facebook. Attention : plusieurs plantes ont des sosies! Laurence suggère de multiplier les sources et de ne rien consommer sans être certain à 200 %! Personne ne veut terminer ses jours comme dans le film Into the Wild!

Pour poursuivre l’exploration, la Montagne d’argent est un terrain de jeu tout indiqué pour les amateurs de randonnée et d’escalade (Liberté Nord-Sud). Il est également possible de louer un emplacement de camping rustique à quelques pas des parois.

Tarif :  40$.
Réservation : ungoutdeforet.com/achats

Notez qu’il faut aussi payer les frais d’entrée au parc de la Montagne d’argent de 6 $ pour adulte et 1 $ pour enfant (gratuit pour les résidents de La Conception).  www.montagnedargent.com/#s-accueil

Le saviez-vous?

On peut survivre trois semaines sans nourriture et trois jours sans eau, mais on peut mourir d’hypothermie en trois heures (même en été). La priorité quand on se perd en forêt et que l’on sait qu’on en a pour quelques jours est donc assurément la construction d’un abri! Ensuite, on trouve une source d’eau et finalement on part à la recherche de nourriture!

Mini bio

Laurence est une passionnée des plantes sauvages comestibles et médicinales du Québec et d’ailleurs. Alors qu’elle était avocate en droit autochtone, elle a voyagé dans diverses communautés dans le Nord du Québec, où elle a découvert toute la beauté de la forêt boréale. Sa passion l’a aussi amené à voyager à travers le monde pour découvrir les usages locaux des plantes sauvages.

Laurence a suivi plusieurs formations de survie en nature et de cueillette sauvage dans des écoles et entreprises reconnues telles que Les Primitifs (Québec), La Métisse (Québec), Gourmet Sauvage (Québec), Forest to Plate (France), Boulder Outdoor Survival School (Utah, États-Unis), Tom Brown Jr’s Tracker School (New Jersey) et Roots School (Vermont, États-Unis). Elle poursuit actuellement ses études en herboristerie au sein de l’Académie Herboliste du Québec.

Laurence est aussi détentrice d’un certificat de secourisme en milieu sauvage et éloigné de la Croix-Rouge.

La cueillette dans le respect de la forêt

Cueillir sa propre nourriture en forêt, à long terme, ça peut nous permettre de retrouver une autosuffisance et une alimentation locale. Mais encore faut-il qu’on apprenne comment bien le faire pour que la ressource se régénère et que la pratique de la cueillette soit durable

Alors voici quelques conseils pour nous guider :

– Ne cueillez que des plantes qui poussent en abondance sur le lieu où vous êtes et qui semblent en santé (donc pas la petite plante toute seule dans son coin qui essaie de survivre!)

– Ne cueillez jamais plus que le 1/3 de ce que vous avez devant vous (fruits, feuilles, plants entiers)

– D’une année à l’autre, changer vos lieux de récolte

– Cueillez seulement ce dont vous avez besoin, et surtout ce que vous êtes capables de traiter (cuisiner, congeler, sécher, entreposer, etc.).

– Cueillez avec parcimonie les racines puisque cela tue la plante. Laissez-les toujours en terre si votre objectif est seulement de cueillir les feuilles, fleurs, graines, etc.

– Renseignez-vous sur les espèces menacées et vulnérables à la récolte (ex : gingembre sauvage, ail des bois, etc.)

– Ne cueillez que dans les endroits où cela n’est pas interdit (par exemple, pas dans les parcs nationaux et régionaux qui sont souvent des espaces naturels protégés)

– S’il s’agit d’un terrain privé, tentez d’obtenir la permission du propriétaire avant de cueillir et offrez de partager votre récolte avec ce dernier

– Pensez au sans trace en forêt, et même à laisser une trace positive : par exemple, ramassez les déchets que vous voyez en chemin

– À l’automne, redonnez à la nature en aidant les plantes à disséminer leurs graines un peu partout

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