Tourisme de montagne : Ensemble vers une meilleure résilience

Station de ski Lanaudière
Station touristique | Crédit Simon Laroche
Hausse des températures moyennes hivernales, phénomène de gel-dégel, absence de neige naturelle au sol, journées de pluie hivernale… À l’échelle internationale, plusieurs communautés de montagne font face à divers défis économiques, sociaux et environnementaux majeurs auxquels n’échappe malheureusement pas le Québec. Ce constat est d’autant plus important dans les communautés qui se sont développées autour d’une seule forme de tourisme de montagne comme le ski alpin.

Comment l’industrie peut-elle s’adapter aux changements climatiques et devenir plus résiliente? Ministères, pôle d’innovation, associations régionales et sectorielles et stations de ski se mettent de la partie et travaillent ensemble pour trouver des solutions innovantes.

Le consortium Ouranos dévoilait début novembre une étude sur le système ski alpin face aux changements climatiques au Québec. Réalisée dans le cadre d’un mandat octroyé par l’Association des stations de ski du Québec (ASSQ), cette étude, déclinée en trois projets de recherche, offre aux usagers et aux décideurs de nombreux secteurs concernés par cette industrie, un ensemble d’informations utiles pour planifier l’adaptation aux changements climatiques.

« L’étude a pour objectif de répondre aux préoccupations des stations à travers la province, explique Caroline Larrivée, directrice de la Programmation scientifique chez Ouranos. Certains aspects bénéficieront également à d’autres secteurs tels que le tourisme hivernal, les transports, l’industrie minière, les loisirs et les municipalités. Nous espérons que ce portrait donnera des outils à l’ensemble des acteurs du secteur afin de poser des gestes concrets d’adaptation face aux défis posés par les changements climatiques. »

Cette étude a permis de combiner la science et la réalité opérationnelle de PME québécoises en mettant à contribution une trentaine de stations de ski et ainsi faire émerger des solutions d’adaptation pérennes tout en facilitant la prise de décision de l’industrie pour les prochaines décennies. Cette vaste étude, soutenue par le ministère du Tourisme dans le cadre du Plan d’action pour un tourisme responsable et durable 2020-2025, établit un diagnostic clair et propose diverses pistes de solution et d’information, dont un outil d’autodiagnostic à l’attention des stations, un portrait des indices de neige au sol (PINS), ainsi qu’un plan de résilience sectoriel.

Vous pouvez consulter les faits saillants de l’étude sur le site web d’Ouranos : ouranos.ca

« Sans surprise, le rapport confirme que les stations de ski vont continuer d’être affectées par les changements climatiques. Toutefois, pour les sceptiques, la bonne nouvelle, c’est qu’il y aura toujours un hiver au Québec, déclare Yves Juneau, président-directeur général de l’ASSQ. Plus que jamais, nous avons les outils en main pour affronter les défis climatiques des prochaines décennies. C’est à nous de concentrer nos efforts et, avec le soutien de nos partenaires, d’accélérer l’innovation, le partage de bonnes pratiques et les investissements pour nous adapter face aux changements climatiques. Il est impératif que les stations de ski demeurent non seulement des moteurs économiques pour leurs communautés, mais également des acteurs importants au niveau de l’adoption de saines habitudes de vie, et ce, tout au long de l’année. »

Le plan montagne

Rappelons que le 29 avril 2022, dans le cadre du Plan d’action pour un tourisme responsable et durable 2020-2025, le gouvernement a annoncé un investissement de 11 M$ d’une convention tripartite signée entre le ministère du Tourisme, le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH) et chaque association touristique régionale (ATR) pour le développement et la mise en œuvre concertée d’un plan montagne 2022-2025 visant à améliorer la vitalité et la résilience des entreprises et des communautés liées au tourisme de montagne.

Ainsi, 9 M$ ont été alloués à neuf associations touristiques régionales (Cantons-de-l’Est, Charlevoix, Gaspésie, Laurentides, Montérégie, Outaouais, Lanaudière, Québec et Saguenay-Lac-Saint-Jean) pour développer et mettre en œuvre des plans montagnes dans les régions à fort potentiel touristique afin de : développer une offre touristique quatre-saisons, accessible, diversifiée et durable; favoriser la rétention des dépenses dans l’économie locale; promouvoir un tourisme bénéfique pour les individus et respectueux des collectivités; renforcer la compétitivité des entreprises touristiques; favoriser la concertation avec les communautés pour renforcer l’optimisation des retombées économiques et la cohérence du développement et contribuer au développement et au renforcement des chaînes d’approvisionnement local.

Par ailleurs, 2 M$ sont destinés à des régions non ciblées par les plans montagnes pour le soutien à des projets ou des initiatives en lien avec le tourisme de montagne.

Concrètement, qu’est-ce que les usagers peuvent s’attendre de ces investissements? Investissements dans l’enneigement artificiel, installations plus inclusives, diversification de l’offre quatre-saisons : activités aquatiques, ajouts de sentiers multifonctionnels et de l’offre de longue randonnée, développement du vélo de montagne, etc.

À surveiller dans les prochains mois/années dans une station près de chez vous!

 

L’industrie du ski au Québec en chiffres :

  • 75 stations de ski réparties dans 16 régions touristiques
  • 6 millions de jours ski (visites) par saison, en moyenne
  • 866 M$ en retombées économiques chaque année
  • 137 M$ en recettes fiscales pour les deux paliers de gouvernement
  • 12000 emplois équivalent temps plein direct (masse salariale de 376 M$)
  • 20 % de la clientèle provient de l’Ontario, des États-Unis et de l’extérieur du continent
  • 1,6 million de Québée.s pratiquent le ski ou la planche à neige

Source : Association des stations de ski du Québec

 

À propos d’Ouranos

Lieu de concertation, Ouranos est un pôle d’innovation permettant à la société québécoise de mieux s’adapter à l’évolution du climat. Intégrant quelque 450 chercheurs, experts, praticiens et décideurs issus de différentes disciplines, tous travaillent en collaboration sur de nombreux programmes et projets de recherche appliquée.

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