Par Marie-Christine Daignault
C’est qu’en 2023, le vélo de montagne n’est toujours pas considéré comme une activité inclusive. Avec une culture du risque forte, la masculinité est très (trop) souvent mise de l’avant dans les médias, les médias sociaux et les publicités. Résultat : les femmes pensent qu’elles ne sont pas « faites pour ça ».
Sur le terrain, on sent que ça change. Les femmes sont présentes et elles sont prêtes à prendre une place, leur place! Le premier pas qui a favorisé cette émergence est sans aucun doute les clubs et les groupes de pratique au féminin. On en retrouve maintenant partout au Québec et ils sont essentiels, notamment pour donner plus de visibilité aux femmes cyclistes de montagne et, surtout, leur donner une voix pour qu’elles puissent faire évoluer les conventions culturelles qui sont, disons-le, encore assez 2003.
Au-delà de la pratique, les femmes ont quelques devoirs à faire. Sans devenir une encyclopédie, il est nécessaire, comme sportive, de s’intéresser aux spécifications techniques des produits que nous utilisons, apprendre à entretenir et peut-être même à faire des réparations mineures sur nos bécanes. Il existe de nombreuses ressources pour apprendre, dont le magazine Racines, en ligne et en imprimé, que j’ai mis en place en 2020 dans l’objectif d’informer, d’outiller et d’inspirer les cyclistes de montagne du Québec. Fait par et pour les gens de la communauté du Québec, tous sont invités à contribuer au contenu.
Être curieuses, prendre des formations pour améliorer ses habiletés comme pilote ou en mécanique de vélo, s’engager bénévolement dans un club local ou participer aux corvées d’entretien de sentiers de ses réseaux préférés, voilà des façons amusantes d’ajouter un peu de féminité dans un monde masculin.
Des ressources locales
Les femmes qui souhaitent débuter ou progresser en vélo de montagne apprécient généralement se joindre à une communauté ou des groupes de sortie au féminin. D’abord pour rencontrer de nouvelles amies avec qui partager sa passion, mais aussi pour obtenir des conseils pour s’améliorer en toute sécurité, sans pression.
Laurentides
- Le club Viva MTB girls Laurentides est un groupe avec inscription qui propose des sorties coachées dans les envions des MRC des Pays-d’en-Haut et de La Rivière-du-Nord.
- Le club cycliste des D-railleurs propose un groupe exclusivement féminin pour rouler à la station Belle-Neige.
- Les Mudbunnies offrent des sorties guidées dans les sentiers de l’Abbaye d’Oka.
Outaouais
- Belle et bouette est une communauté de vélo de montagne au féminin qui se déplace un peu partout dans la région.
- Le regroupement Miss Wheels réunit des cyclistes féminines de vélo de route, de montagne, de BMX, de gravelle, de fatbike et de triathlon pour le plaisir de rouler ensemble.
- Les filles du groupe Ottawa MTB chicks se promènent dans les sentiers d’Ottawa et de Gatineau.
- Les Nomades du parc est un centre de location à Chelsea qui organise de nombreux types de sorties durant l’été. Parfait pour essayer le vélo de montagne.
Partout au Québec
- La communauté Les Poules qui roulent offre des sorties sociales guidées gratuites toutes les semaines et organisent occasionnellement des camps de formation. Elles sont principalement actives à Mont-Tremblant, Sainte-Adèle, Oka, Gatineau, Val-d’Or et Bromont.
- Les Chèvres de montagne est une communauté de filles qui propose des sorties et des événements de plein air.
Info : fillesdebois.ca
Consultante en communication marketing spécialisée en plein air et fondatrice des Éditions Filles de Bois, Marie-Christine Daignault a lancé Racines en 2020, un magazine Web et imprimé spécialisé en vélo de montagne pour promouvoir la culture et la communauté du vélo de de montagne au Québec. Sportive aguerrie, elle a fondé son entreprise dans l’objectif de réunir ses talents et ses passions en une seule occupation. Au cœur de ses préoccupations : valoriser l’image des femmes dans les sports de montagne. Coach certifiée PMBIA niveau 2, elle a entre autres participé à la fondation des Tordues, un groupe de sorties au féminin au Mont-Ste-Anne.
