Motoneige : Jours d’hiver en Matanie

Credit photo : Yves Ouellet
Comme la viande hachée dans le hamburger, la Matanie représente un entre-deux substantiel dont on ne saurait se passer. D’autant qu’on y retrouve le meilleur du goût des deux autres constituants. Un peu de Gaspésie d’un côté. Un peu de Bas-Saint-Laurent de l’autre. Une recette à succès. La Matanie, c'est la porte d'entrée de la Gaspésie. C'est là que, d'un côté, le paysage s'élève vers les montagnes les plus spectaculaires du Québec et, de l'autre, s'élargit du côté de l'estuaire du Saint-Laurent qui laisse entrevoir la mer. Quand on arrive en Matanie à motoneige, on sent bien qu'on met les pieds en Gaspésie avec tout ce que ça a de prometteur. En même temps, la Côte du Sud du Saint-Laurent continue de nous suivre.

Un départ vers l’ouest

C’est du relais du club Les Amoureux de la Motoneige, qui profite des installations du club de golf de Matane durant l’hiver, que nous avons pris les sentiers pour nous diriger vers la grappe de sentiers qui se trouve à l’ouest de Matane. Nous avons mis le cap vers Amqui en passant Saint-René-de-Matane vers Sayabec puis en revenant par Saint-Damase. Une petite tournée d’un peu plus de 200 km qui auraient pu s’étirer encore passablement en réalisant l’entièreté de ce qu’on appelle le Circuit des 3 M pour Matanie, Mitis et Matapédia.

Le soleil était de la partie lors du départ, mais il s’est montré pas mal plus timide par la suite. La surprise…? C’était la température exceptionnellement chaude pour la mi-février avec un mercure qui a touché les 6°C en après-midi pour finalement plonger en soirée en amenant un bon 10 cm de neige folle. Heureusement, le redoux n’a nullement affecté la qualité des sentiers.

Vue sur les éoliennes

Nous avons donc franchi la route 195, qui conduit aussi à la réserve faunique de Matane, puis enjambé la passerelle René-Lavoie, un superbe ouvrage d’une capacité portante de 8 000 kg, inauguré en 2013 et érigée au coût de 1,3 M$. Immédiatement après, on s’attaque à la plus grande côte du circuit, d’où l’on a une vue imprenable sur la rivière.

Une fois sur les premiers plateaux, on se retrouve surtout en terrain agricole, parsemé de quelques bosquets forestiers. Mais, surtout, ce sont les éoliennes qui frappent le regard. Il y en a partout. Seules ou regroupées. La plupart à se faire aller les pales au vent et à tourner lentement en adoptant une vitesse imperturbable. Elles nous sautent parfois aux yeux subitement, au détour d’une courbe. Elles semblent vraiment toute proches. À d’autres moments, elles se dressent bien droites à l’horizon et on découvre toutes celles qui les entourent en grimpant encore un peu sur le contrefort des Appalaches.

Crédit photo : Yves Ouellet

Aperçu des sentiers

On commence très rapidement à avoir une bonne idée du genre de sentiers qui nous attend. Une piste très large avec de bons droits, à travers champs ou encadré d’une forêt diversifiée en termes d’espèces.

Montagne Saint-Pierre

Chemin faisant, nous prenons progressivement de l’altitude jusqu’à aborder la montée vers le sommet de la montagne Saint-Pierre. Il est important ici de faire la différence entre le mont Saint-Pierre (430 m), qu’on croise sur la route 132 pas mal plus loin en Haute-Gaspésie, et la montagne Saint-Pierre qui se trouve sur le territoire de La Rédemption, entre Matane et Rimouski, dans la Mitis. Au haut de la tour d’observation Val-Marie, on se trouve à 912 mètres d’altitude et on admire au loin le parc éolien du Lac-Alfred, Sainte-Irène, les lacs Mitis et Matapédia ainsi que les Chic-Chocs en fond de décor. De plus, pour avoir vu les deux avec quelques jours d’écart, je peux vous assurer qu’il y avait plus de fantômes de neige sur le sommet de la montagne Saint-Pierre que sur les Monts-Valin en février dernier. La concentration et l’étendue de ces formations gelées qui enveloppent complètement les arbres avait de quoi surprendre. Et c’était carrément magnifique.

Retour vers Matane

Nous rejoignons ensuite le sentier TQ 5 pour nous envoler sur cette autoroute, dont ce segment s’avère exceptionnel par sa largeur, par sa configuration vallonnée et en droite ligne ainsi que par ses points de vue grandioses sur la mer. Nous nous arrêtons pour le lunch au relais Saint-Damase, logé au camping et base de plein air de l’endroit. Des dizaines de motoneiges attendent leurs propriétaires dans le stationnement alors que, à l’intérieur, les propriétaires Sylvain et Lise vont d’une table à l’autre pour jaser avec tout le monde. Les deux mettent d’ailleurs la main à la pâte en cuisine pour préparer d’excellentes soupes.

C’est donc le ventre bien rempli que nous rentrons à Matane sous un soleil rougeoyant qui éclate de lumière avant de s’éteindre entre les éoliennes et les pylônes.

Matane et son arrière-pays possède un réseau de sentiers de motoneige qui s’étire sur plus de 350 km avec des paysages extraordinaires qui vont des rives du Saint-Laurent jusqu’à la spectaculaire chaîne de montagnes des Chic-Chocs. Tout cela dans la même journée.

Crédit photo : Yves Ouellet

Informations

Le club Les Amoureux de la Motoneige compte des centaines de membres passionnés et une équipe de bénévole incroyablement dédiée, qui se soucient du plaisir des visiteurs. Informez-vous de leurs activités, des conditions de sentiers ou des principaux points de service en consultant leur site web : lesamoureuxdelamotoneige.com ou en visitant leur page Facebook.

Le Riotel Matane et le Quality Inn & Suites Matane sont les deux hôtels les plus fréquentés par la clientèle motoneigiste qui peut y obtenir un forfait-motoneige incluant l’hébergement et les repas.

Deux organismes dispensent aux motoneigistes une information pertinente et à jour :

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