L’esprit d’aventure… à proximité! 

Photo Jonathan B. Roy
Que l’on soit dans les hauteurs de l’Asie centrale ou à deux pas de chez soi, l’aventure est un état d’esprit. 

Tadjikistan, Asie centrale 

Je pédale vers le nord, en longeant de très près la frontière chinoise – gardée par plusieurs rangs de barbelés – à ma droite. Il fait froid. Toute la journée, j’ai roulé en alternant une main sur le guidon et une main dans mes pantalons pour tenter de me réchauffer. Souffler de l’air chaud sur mes doigts me prive trop d’oxygène à cette altitude, et je perds presque connaissance en l’essayant. J’ai même dû marcher à quelques reprises pour un kilomètre ou deux dans l’objectif de réchauffer mes pieds engourdis. 

La noirceur venue, le vent est si fort que je pose ma tente le plus près possible d’un grand rocher pour me protéger. Dans ce paysage dénudé et presque lunaire, aucune végétation ne ralentit les bourrasques. La flamme vacillante de mon poêle met plus d’une demi-heure à cuire mes pâtes. À l’altitude de plus de 4 500 mètres où je me trouve, l’eau bout à moins de 85 °C et réchauffe ainsi moins vite les aliments.  

J’attends mon souper avec impatience dans ma tente, sous tous mes vêtements, deux manteaux, ma tuque, et mon sac de couchage. Il se met à neiger. 

 

Québec, Canada  

Mercredi soir. Ma conjointe et moi enfourchons nos vélos en direction de la piste cyclable la plus proche de notre domicile. Nous quittons l’asphalte pour la poussière de roche et laissons derrière la circulation automobile pour des arches de feuillus. Après 8 km, nous arrivons à un petit lac, sortons mon réchaud de camping et mon pot pliable en silicone. J’y ajoute de l’eau, les spaghettis et plus tard la sauce. 

L’eau clapote, le ciel se colore et les biscuits sont engloutis.  

Au retour, par le même chemin, nos lampes frontales éclairent un lièvre et deux chevreuils. De retour à la maison, nous avons l’impression d’avoir vécu toute une fin de semaine en deux heures. 

Malgré la différence marquée entre le caractère épique de ces deux aventures, mes souvenirs sont aussi vifs pour l’une que pour l’autre, des années plus tard. On a souvent l’impression que la vie passe plus vite en vieillissant. Ceci en raison de notre cerveau, qui calcule le temps en fonction du nombre de nouveautés et de souvenirs que l’on crée.  

Si l’adolescence – ou les voyages – sont si marquants, c’est que la plupart des expériences sont nouvelles. Pour avoir l’impression d’allonger sa vie, il suffit d’y intégrer de petites aventures dans notre quotidien. 

L’aventure est un état d’esprit. Elle ne se mesure pas en kilomètres parcourus, mais en la capacité de créer de nouvelles expériences, même en territoire plus connu. 

 

Les Laurentides sur deux roues  

P’tit Train du Nord

Il n’y a pas, à mon avis, de territoire plus propice au Québec pour les aventures de proximité que les Laurentides. La région compte des centaines de lacs et foisonne de sentiers pour y accéder, pour un soir de semaine ou toute une journée de fin de semaine. 

Au petit village de Saint-Adolphe-d’Howard, marchez jusqu’au sommet du mont Avalanche. La vue y est impressionnante pour une relativement courte montée. Si l’altitude ne vous accroche pas, demeurez au village qui compte quelques plages et points de vue autour du lac Saint-Joseph. 

Tout juste au nord-ouest de Saint-Adolphe, la réserve écologique Jack-Rabbit offre plusieurs opportunités d’exploration sans trop s’éloigner de la civilisation. 

Le parc linéaire Le P’tit Train du Nord est un incontournable. De Saint-Jérome jusqu’à Mont-Laurier, les possibilités d’arrêts sont presque infinies. Surtout quand on les combine à tous les sentiers qui partent de cette colonne vertébrale laurentienne et aux nombreux arrêts baignade possibles dans la rivière du Nord. Légèrement moins connu est le corridor aérobique, en partance de Morin-Heights vers l’ouest. Ici aussi, les petits cours d’eau et paisibles lacs offrent une variété de possibilités où passer quelques heures. 

Rappelez-vous que l’important n’est pas d’aller loin, ni même à un endroit spécifique, mais plutôt de sortir de son quotidien. Le simple défi de cuisiner au parc voisin ou de pique-niquer à la rivière la plus près nous fait sortir de notre zone de confort. Que ce soit un sport, un hobby, des aliments différents, de nouveaux paysages ou d’agréables rencontres, c’est la nouveauté qui crée les souvenirs aux plus fortes empreintes. 

 

L’Outaouais sur deux roues 

Nomades du parc

Un parc aussi grand que celui de la Gatineau à deux pas de la maison est le meilleur des incitatifs pour s’offrir des aventures de proximité. Créé en 1938 par le premier ministre Mackenzie King, le parc fait 361 km2 et compte pas moins de 200 km de sentiers. Pour trouver pointure à vos souliers (de randonnées ou de vélo), n’hésitez pas à demander conseil aux deux amis copropriétaires de Nomades du Parc, à Chelsea, qui offrent notamment de l’équipement et des tours guidés locaux. 

Les chutes aux ruines Carbide Wilson sont à la fois un endroit magnifique et historiquement intéressant. En pleine nature, le site abrite une ancienne usine carbure de calcium – un gaz jadis utilisé pour l’éclairage – construite au début du 20e siècle. 

Plus près de la rivière des Outaouais (la plus grande du Québec), j’apprécie particulièrement les grands espaces verts autour de la marina d’Aylmer. On y trouve même une plage et l’école de voile CVGR. 

Moins de 15 km à l’est, la Route verte passe à travers le parc des Portageurs. Au centre de la rivière, l’île Lemieux est l’hôte d’un parc à chiens et de vues à la fois sur Gatineau et Ottawa. 

Rappelez-vous que l’important n’est pas d’aller loin, ni même à un endroit spécifique, mais plutôt de sortir de son quotidien. Le simple défi de cuisiner au parc voisin ou de pique-niquer à la rivière la plus près nous fait sortir de notre zone de confort. Que ce soit un sport, un hobby, des aliments différents, de nouveaux paysages ou d’agréables rencontres, c’est la nouveauté qui crée les souvenirs aux plus fortes empreintes. 

 

Lanaudière sur deux roues 

Parc des Chutes Dorwin

Aux trois quarts forêts et coupés de chutes et rivières, le territoire de Lanaudière se prête à merveille aux aventures de proximité.  

À Rawdon même, le parc des Chutes Dorwin est un incontournable. Plus au nord-ouest et moins connu, le parc régional de la Chute du Calvaire se trouve à Mandeville, à deux pas de l’entrée de la très étendue réserve faunique Mastigouche. Les quelques kilomètres de sentiers font le tour d’une impressionnante cascade qui semble glisser sur un pan rocailleux. 

Le secteur de la forêt Ouareau offre 120 kilomètres de sentiers entre forêt dense et sommets rocheux. On peut aussi accéder en voiture à ses campings qui bordent la rivière éponyme. 

Le parc régional de la Chute-à-Bull, à Saint-Côme, est aussi impressionnant avec sa cascade de 15 mètres. C’est aussi l’un des quatre parcs regroupés sous la bannière de la Société de développement des parcs régionaux de la Matawinie (parcsregionaux.org), qui offrent l’hébergement et des activités de la spéléologie aux sports nautiques, en passant par l’escalade. 

Rappelez-vous que l’important n’est pas d’aller loin, ni même à un endroit spécifique, mais plutôt de sortir de son quotidien. Le simple défi de cuisiner au parc voisin ou de pique-niquer à la rivière la plus près nous fait sortir de notre zone de confort. Que ce soit un sport, un hobby, des aliments différents, de nouveaux paysages ou d’agréables rencontres, c’est la nouveauté qui crée les souvenirs aux plus fortes empreintes. 

 

L’Abitibi-Témiscamingue sur deux roues 

RécréOsisko

 

L’Abitibi-Témiscamingue est reconnue pour ses vastes paysages naturels de forêts boréales, de lacs et de rivières. Un cadre parfait pour les aventures de proximité. 

À deux pas de Rouyn-Noranda, l’aire récréative Kiwanis est un classique, avec ses ponts et passerelles qui encerclent le petit lac Noranda et se rendent jusqu’à un poste d’observation. En plein centre-ville, RécréOsisko loue gratuitement, ou à faible coût, nombre de vélos, ainsi que des kayaks, canots et pédalos. À 20 km à l’ouest se trouvent les 42 km de sentiers des collines Kékéko et ses nombreuses vues panoramiques.   

En partance d’Amos, la cyclo-voie vers l’ouest permet de contourner le lac Beauchamp et d’avoir accès à sa plage. À 10 minutes au nord de Val-d’Or, le sentier pédestre qui encercle le lac des Sœurs est tapissé de mousse mauve et verte. Enfin, on plonge en pleine nature à deux pas de Malartic sur le gravier de la piste 4 saisons Agnico Eagle, bordée par quelques bancs en rondins. 

Rappelez-vous que l’important n’est pas d’aller loin, ni même à un endroit spécifique, mais plutôt de sortir de son quotidien. Le simple défi de cuisiner au parc voisin ou de pique-niquer à la rivière la plus près nous fait sortir de notre zone de confort. Que ce soit un sport, un hobby, des aliments différents, de nouveaux paysages ou d’agréables rencontres, c’est la nouveauté qui crée les souvenirs aux plus fortes empreintes. 

Rappelez-vous que l’important n’est pas d’aller loin, ni même à un endroit spécifique, mais plutôt de sortir de son quotidien. Le simple défi de cuisiner au parc voisin ou de pique-niquer à la rivière la plus près nous fait sortir de notre zone de confort. Que ce soit un sport, un hobby, des aliments différents, de nouveaux paysages ou d’agréables rencontres, c’est la nouveauté qui crée les souvenirs aux plus fortes empreintes. 

 

Le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie sur deux roues 

Petit Temis

Ce ne sont pas les grands espaces qui manquent! Au Bas-Saint-Laurent, j’apprécie particulièrement le parc côtier Kiskotuk, entre Cacouna et L’Isle-Verte. On peut dormir à son camping ou ses chalets rustiques, et admirer marais salés, forêts, côtes rocheuses et l’un des plus beaux couchers de soleil du monde. 

Pour un plus court arrêt, je suggère les tables à pique-nique à l’extérieur du théâtre du Bic. En plus de nombreuses haltes et terrasses, la piste cyclable du Petit-Témis, longue de 134 km, compte trois campings sauvages agrémentés de plateformes en bois. J’ai déjà passé une tranquille et agréable nuit sur l’une d’elles bordant la rivière des Roches à Saint-Modeste. En l’absence de services sanitaires, la saucette glacée dans la rivière éponyme fait vivre une expérience sensorielle mémorable avant que tombe une obscurité parfaite. 

Du côté de la Gaspésie, la vue du haut du mont Saint-Joseph, à Carleton-sur-Mer, est difficile à battre. À Chandler, la tour d’observation du parc du bourg de Pabos vaut le détour. Et la plage de Cap-d’Espoir près de Percé est parfaite pour les pique-niques. 

Rappelez-vous que l’important n’est pas d’aller loin, ni même à un endroit spécifique, mais plutôt de sortir de son quotidien. Le simple défi de cuisiner au parc voisin ou de pique-niquer à la rivière la plus près nous fait sortir de notre zone de confort. Que ce soit un sport, un hobby, des aliments différents, de nouveaux paysages ou d’agréables rencontres, c’est la nouveauté qui crée les souvenirs aux plus fortes empreintes. 

www.parckiskotuk.com/ 

petit-temis.ca/fr/services- 

 

Jonathan B. Roy est l’auteur de deux livres à succès Histoires à dormir dehors, sur son tour du monde à vélo de quatre ans, dans 40 pays sur 3 continents. L’ancien avocat gagne maintenant sa vie à raconter des histoires : en conférences, en vidéo et par écrit. Pour plus d’idées sur presque partout au Québec, consultez sa websérie, Le bon monde de la Route verte : www.routeverte.com/webserie/

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