L’Abitibi, le paradis du ski du fond

rédit photo : Émélie Rivard Boudreau
Il neige de novembre à avril. Le calendrier d’activités est rempli et varié. En plus, les fondeurs et les fondeuses sont remplis de talent. Et si l’Abitibi était la plus belle région de ski de fond au Québec? Qui sait, peut-être même au monde?

Sacha Bergeron est fondeur de longue date et de haut niveau. Il a grandi à Rouyn-Noranda et skie depuis plus de 40 ans. Il a même participé à des courses internationales comme athlète et a agi comme farteur pour l’équipe canadienne aux Jeux olympiques de Sotchi en 2014. « Moi, dès que je suis en ski, je capote! », s’exclame-t-il.

Il y a une dizaine d’années, après avoir parcouru le monde grâce au ski de fond, Sacha Bergeron revient dans sa ville natale. À ce moment, malgré sa passion pour le sport, il a douté qu’il trouverait son compte dans les pistes abitibiennes. Aujourd’hui, il est catégorique. « J’en ai vu des endroits sur la planète. Et ici, on a un plateau de jeu incroyable! », qualifie l’expert.

 

Des conditions gagnantes

Selon Sacha Bergeron, trois éléments cruciaux font de l’Abitibi une destination « ski de fond » par excellence. D’abord, malgré les changements climatiques, le froid et la neige demeurent au rendez-vous, contrairement au sud du Québec où les probabilités de skier sur des surfaces bien enseignées fondent à vue d’œil.

Deuxièmement, l’éclairage. Que ce soit à Val-d’Or, Amos ou au Club de ski de fond d’Évain, il est possible de skier même en soirée, ce qui ajoute un nombre considérable de sorties dans la saison des fondeurs.

Enfin, l’équipement. Les centres de ski de fond de la région se sont enfin débarrassé des bottes à trois trous pour renouveler leur flotte avec des bottes solides à la cheville, des skis de style patin à louer et des skis classiques qui ne demandent pas de fartage.

La Valdorienne Shawn Tremblay est, elle aussi, une skieuse aguerrie. Elle a participé à des courses en Italie, en Autriche et Norvège. Aussi, en tant qu’administratrice du Club de ski de fond, elle croit que la forêt récréative de Val-d’Or – avec ses 50 km de pistes et son chalet moderne et accueillant – gagnerait à être connue d’un point de vue touristique.

Lorsqu’on lui demande si l’Abitibi est l’une des meilleures destinations au monde pour skier elle répond : « Oui! Tellement! À part qu’il manque de côtes. » Cependant, ce qui semble désavantageux pour les esprits plus sportifs et compétitifs peut être apprécié des personnes qui ne cherchent pas à accumuler les mètres de dénivelés. « On devient super rapides sur le plat », souligne Shawn Tremblay.

 

Toutes les occasions sont bonnes

Au cours des dernières années, les différents clubs de skis de fond de la région se sont mobilisés afin de rendre le sport plus rassembleur et ludique. « Il y a souvent une connotation négative associée au ski de fond. Le plus dur, c’est de rééduquer la population que ça peut être vraiment plaisant », mentionne Sacha Bergeron.

Auprès des jeunes, les jeux autours du chalet, les butes de neige et les chocolats chauds sont toujours gagnants. Pour les adultes, les événements sont une recette gagnante, a constaté Anne-Marie Nadeau, fondatrice du Triathlon d’hiver Cmac-Thyssen de Val-d’Or. L’événement est organisé à la forêt récréative à la fin février depuis 2011. Il combine le patin à glace, la raquette et le ski de fond et attire entre 150 et 200 personnes annuellement. « Ça permet de démocratiser les sports d’hiver. Il y a un côté compétitif, mais c’est surtout amical. Ça reste accessible à beaucoup de monde », commente l’organisatrice en soulignant que même les raquettes en babiche sont admissibles!

Des courses pour tous les âges ont aussi fait leur apparition à Rouyn-Noranda et Amos. Val-d’Or a elle aussi nouvellement sa course cette saison, en plus d’une programmation étoffée d’activités : sorties de « ski social » le jeudi, le « ski garou », avec pistes éclairées au flambeau et feu en forêt en janvier, et le « ski déphasé » en mars, une course amicale avec dégustation de bières et bouchées sur le parcours. « On veut essayer de faire le plus d’activité possible auprès pour la population, surtout pour les gens qui n’osent pas s’inscrire dans les courses », indique Shawn Tremblay.

Il y a deux ans, pour ses 50 ans, le Club avait lancé un « challenge » qui consistait à skier 50 km le temps d’une fin de semaine. Chacun va à son rythme et des prix sont tirés parmi les participants. Devant le succès, la formule est demeurée. Amos tient aussi un défi non compétitif depuis maintenant plus de 20 ans. Le Festival SNØ a pour but de cumuler, en équipe, le plus de kilométrage possible en une fin de semaine et permet d’amasser des fonds pour des organismes locaux.

Bref, en Abitibi, toutes les raisons sont bonnes pour skier!

Triathlon Val D'or
Triathlon Val D’Or | Crédit Nomade production
Triathlon Val D'Or
Triathlon Val D’Or | Crédit Nomade production

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